La décence des élus est de loin la première des propositions les plus populaires. C’est aussi le sujet le plus évoqué de toute la consultation : un quart des 34.0000 propositions faites par le million de participants sont liées à ce sujet. Ces citoyens sont très nombreux et exigent un casier judiciaire vierge pour exercer leur responsabilité politique. Dans ce contexte, où en sont les candidats à la présidentielle en matière de justice ? Voici ce que vous devez savoir sur leurs condamnations ainsi que sur les procédures en cours. Nous n’avons pas retenu les affaires pour lesquelles les candidats ont finalement été acquittés. lire aussi Présidentielle : les réponses des candidats aux douze priorités de l’agenda citoyen « Ma France 2022 »
Jean-Luc Melanson
La perquisition houleuse au siège de son parti
Jean-Luc Mélenchon a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 8 000 euros d’amende en décembre 2019, pour sa prise de position lors de l’enquête houleuse qui s’est déroulée au siège de La France insoumise en octobre 2018. Il était poursuivi pour rébellion et la provocation. “J’ai été condamné pour sédition pour abus de pouvoir à mon encontre”, a déclaré le candidat à France Bleu vendredi 25 mars, interrogé sur le casier judiciaire vierge des élus.
Soupçons d’emplois MEP virtuels
Les investigations d’octobre 2018 ont été menées dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris. Le premier est lié à des soupçons d’emplois virtuels d’assistants parlementaires. Jean-Luc Mélenchon est soupçonné d’avoir embauché des assistants au Parlement européen qui travailleraient en fait pour Die Linke. Cette enquête judiciaire est toujours en cours.
Comptes de campagne 2017
La seconde enquête porte sur les comptes de campagne 2017. La campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon est soupçonnée d’avoir été surévaluée. L’association des prestataires Jean-Luc Mélenchon lors de cette campagne a également été accusée le 3 février de persécution grave, de “tentative d’escroquerie grave”. lire aussi Soupçons de surfacturation pendant la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon
Diffamation des journalistes
Jean-Luc Mélenchon a également été condamné à une amende de 500 € avec sursis le 11 janvier pour avoir publiquement insulté et diffamé Radio France (dont France Bleu fait partie). Le chef de file de La France insoumise a traité les journalistes de franceinfo d’”idiots”, d’”escrocs” et de “menteurs” dans une vidéo qu’il a publiée sur son profil Facebook en octobre 2018. Il a même appelé ses partisans à “les pourrir, là où vous pouvez”. Cette vidéo a été mise en ligne en réponse à une enquête de la cellule de recherche de Radio France sur les comptes de campagne 2017. Jean-Luc Mélenchon a fait appel. Le leader de LFI a également écopé d’une amende de 500 euros avec sursis en septembre 2021, pour diffamation envers un ancien journaliste du Monde, après l’avoir qualifié d’”assassin repenti”. Il a fait appel. lire aussi « Ma France 2022 » : les réponses de Jean-Luc Mélenchon aux douze priorités de votre Agenda citoyen
Fabien Roussel, cible de recherche avec suspicion d’emploi fictif
Le candidat communiste Fabien Roussel fait l’objet d’une enquête pour suspicion d’emploi fictif après que Mediapart l’ait accusé d’avoir été rémunéré comme assistant parlementaire sans réellement exercer ce poste entre 2009 et 2014. Parallèlement, il dirigeait le PCF dans le Nord. Fabien Roussel nie avoir exercé un emploi fictif et affirme disposer des “documents” prouvant qu’il occupait effectivement ce poste. à lire aussi Présidentielle : le candidat communiste Fabien Roussel dément avoir profité d’un emploi fictif à lire aussi « Ma France 2022 » : les réponses de Fabien Roussel aux douze priorités de votre Agenda citoyen
Anne Hidalgo
Amendes pour diffamation
Le 25 mai 2016, Anne Hidalgo a été condamnée à une amende de 500 € avec un euro de sursis et de dédommagement pour avoir diffamé l’architecte Jean-François Cabestan, qui œuvrait à la protection du patrimoine parisien. Anne Hidalgo avait affirmé avoir utilisé des documents municipaux “à des fins personnelles pour un banquet”. En 2017, sa condamnation a été confirmée en appel. En 2017, Anne Hidalgo a de nouveau été condamnée pour diffamation, affirmant que le Front national aurait “soutenu la coopération avec les nazis pendant la guerre”. Elle a été condamnée à 500 euros d’amende, un euro de dédommagement et 2 000 euros de frais de justice.
Amende à la ville de Paris pour avoir embauché beaucoup de femmes
En 2020, la ville de Paris a écopé d’une amende de 90 000 euros pour avoir nommé trop de femmes à des postes d’encadrement deux ans plus tôt. Une amende jugée “évidemment absurde” par Anne Hidalgo. Ses services n’avaient pas respecté une loi de 2012 abrogée depuis. Cette amende a été annulée par le ministre de la Fonction publique en janvier 2021. à lire aussi « Ma France 2022 » : les réponses d’Anne Hidalgo aux douze priorités de votre Agenda citoyen
Yannick Jadot, reconnu coupable d’une opération de piercing de Greenpeace
Chargé de campagne de Greenpeace de 2002 à 2008, Yannick Jadot organise des opérations de piercing d’ONG environnementales. En 2005, pour “l’opération Pluton”, qui vise à dénoncer le programme d’armement nucléaire français, il entre dans la base opérationnelle de Long Island, dans le port de Brest. C’est le port des sous-marins nucléaires de la Marine nationale française. L’année suivante, il est reconnu coupable d’atteinte aux intérêts suprêmes de la Nation. Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende. lire aussi « Ma France 2022 » : les réponses de Yannick Jadot aux douze priorités de votre Agenda citoyen
Valérie Pécresse bientôt jugée pour diffamation
En décembre prochain, le candidat à la présidentielle et actuel président de la région Île-de-France sera jugé pour diffamation contre un juge, a révélé Libération le 10 mars. Valérie Pécresse a attaqué un juge de la Cour régionale des comptes, suite à un rapport sur la gestion financière de la zone. Une partie du rapport traite du recrutement controversé des chargés de projet auprès des élus. lire aussi « Ma France 2022 » : les réponses de Valérie Pécresse aux douze priorités de votre Agenda citoyen
Marin Lepen
Il a été reconnu coupable de complicité de diffamation
En 2010, Marine Le Pen et le père de Jean-Marie ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs en vue de diffamer un ancien leader élu, Christian Baeckeroot. Dans un communiqué publié sur son site, le FN avait accusé l’homme d’avoir insulté le vice-président du parti. Marin Lepen écope d’une amende de 1 500 euros avec sursis, verdict confirmé en appel.
Le cas des adjoints eurodéputés du FN
En 2015, le Parlement européen soupçonnait les emplois fictifs d’une trentaine d’assistants parlementaires d’eurodéputés, qui occupaient également des postes stratégiques au sein du Front national ou auprès de Marin Le Pen. Une information judiciaire a été ouverte à Paris en 2016 pour “escroquerie en bande organisée”, un motif qui peut être assimilé au financement illégal de partis politiques. Marin Lepen nie les faits, mais est mis en examen en 2017. En 12018, son inculpation s’aggrave et s’étend jusqu’aux détournements de fonds. Les juges ont clôturé l’information judiciaire en septembre 2021 et devront dire dans les prochains mois si un procès aura lieu. La justice européenne a déjà ordonné à Marin Lepen de restituer 300 000 euros au Parlement européen pour un travail fictif. lire aussi Assistants FN : le Parlement européen évalue le préjudice potentiel à près de 5 M€ lire aussi Emplois fictifs présumés du FN : Marin Le Pen désormais accusé de ‘détournement de fonds publics’
La mallette du kit de campagne 2012
Dans l’affaire des kits préélectoraux pour les élections présidentielles et législatives de 2012, Marin Le Pen est entendu en tant que témoin assisté, intermédiaire entre ce simple témoin et l’accusé. Dans cette affaire, le FN a été condamné en 2020 à une amende et plusieurs de ses cadres à des peines de prison.
Le manoir de Montretout était-il sous-évalué ?
Marin Le Pen, comme son père, est soupçonné d’avoir sous-estimé des deux tiers la valeur de ses parts dans la société foncière urbaine à laquelle elle appartient le bien lorsqu’elle a déclaré sa fortune comme députée européenne en 2014. manoir de Montreto. En 2016, le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire sur ces déclarations de patrimoine. à lire aussi Soupçons de fraude fiscale : l’hôtel particulier de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud également fouillé pour lire « Ma France 2022 » : les réponses de Marine Le Pen aux douze priorités de votre Agenda citoyen