Publié aujourd’hui à 03:36, mis à jour à 08:19
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Les écologistes ont encore quinze jours pour remettre enfin l’urgence climatique au centre de la campagne présidentielle.
Pour décrire la campagne présidentielle à gauche, David Cormand, eurodéputé écologiste et partisan de Yannick Jadot, use d’une comparaison à la fois bucolique et biodégradable : “C’est le bocal à escargots. Tout le monde essaie de sortir du bocal en grimpant les uns sur les autres et en salivant les uns des autres. Même Jean-Luc Mélenchon, qui doit marcher sur l’eau, a peu de chance d’atteindre le second tour. Eh bien, je dis à Yannick que vous devriez planifier votre itinéraire sans vous soucier des voisins. La bataille pour la social-démocratie n’est pas notre histoire. »
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Dans cet esprit, entre 3 500 et 4 000 heureux étaient présents lors du temps fort de la campagne environnementale, dimanche 27 mars, au Zénith de Paris. Le “plus grand meeting de l’histoire de l’écologie politique en France”, selon Delphine Batho, porte-parole du candidat, dépassant le record détenu par Daniel Cohn-Bendit aux élections européennes de 2009, avec 2.500 personnes au même poste. Sur scène, galvanisé par l’ambiance, Yannick Jadot s’est exprimé très fort : « Le statu quo, c’est le chaos ! Nous allons à la catastrophe ! Jeunes de France, ne manquez pas cette occasion historique de changer de vie. Participez à ce sondage. Venez nous secouer ! »
Meeting de Yannick Jadot, candidat EELV à l’élection présidentielle de 2022, au Zénith de Paris, dimanche 27 mars 2022. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR “LE MONDE”
Justement, depuis plusieurs semaines, la campagne écologiste peine à échapper à la relative indifférence générale. Et les intentions de vote restent loin des sommets attendus. A quinze jours de l’échéance, il n’y a vraiment aucune euphorie, aucune dépression. Probablement l’intensité d’un Yannick Jadot qui a peur d’être écarté à la moindre erreur. Il milite pour tout sauf un classicisme déshonorant mais ennuyeux, selon ses partisans, dont certains sont fatigués.
Ils craignent que le prochain scrutin ne soit une nouvelle occasion manquée à l’approche de l’élection présidentielle. Même si au final il y a, selon l’intéressé, « une prise de conscience dans la société pour une urgence climatique. “Jamais auparavant une campagne environnementale n’avait été aussi historiquement responsable et pertinente.” Noël Mamère, l’écologiste le mieux noté à l’élection présidentielle de 2002 (5,25 %) au Zénith, va encore plus loin : « L’écologie est l’exemple politique du XXIe siècle. »
« La grosse patate ! »
Il reste donc quinze jours pour convaincre et tenter de porter l’écologie au pouvoir. Pour Delphine Batho « mobilisation générale ! Désormais, chaque jour qui passe comptera deux fois. Profitant de la moindre nouvelle, Yannick Jadot a décidé de frapper fort chez TotalEnergies, qui existe toujours en Russie, malgré l’invasion de l’Ukraine. Jeudi 24 mars, sur franceinfo, il a même estimé que le pétrolier voulait le “faire taire” en pleine campagne, au lendemain de l’annonce par le parquet pour diffamation après ses accusations de “complicité de crimes de guerre” en Ukraine. . Une guerre qui pose aussi la question de la dépendance énergétique des pays riches. Il ne vous reste plus qu’à lire 55,03% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.