Si de nombreuses personnes sont touchées malgré le calendrier de vaccination complet du Covid, de nombreuses réinfections surviennent malgré l’infection récente. Cela soulève la question de l’immunité qui s’est développée après l’infection par Omicron. Êtes-vous protégé de BA.2 alors que vous êtes déjà entré dans BA.1 ? L’immunité acquise après infection est-elle protectrice et pour combien de temps ? En fonction des données recueillies, vous voudrez peut-être remettre votre masque.
Immunité plus faible
Dès son apparition en novembre, l’Omicron a rapidement révélé ses particularités : une souche qui provoque des formes moins sévères que les précédentes, mais qui présente une fuite immunitaire. Non seulement les vaccins Covid lui offrent une immunité plus faible, mais l’immunité acquise après une infection à Omicron sera également de mauvaise qualité, même chez les personnes ayant un calendrier de vaccination complet, selon une étude récemment publiée dans la revue Cell. Les chercheurs ont découvert que l’infection par la variante Delta, qui provoque généralement un tableau clinique plus grave, produisait des taux d’anticorps 10,8 fois plus élevés qu’avec Omicron. Conséquence : “On pourrait potentiellement redevenir infectés par BA.2 alors même qu’on est déjà infectés par Omicron”, déclarait fin janvier le ministre de la Santé Olivier Véran à propos de LCI. Ainsi, “la fuite de la réponse immunitaire est associée à des taux de réinfection plus élevés avec Omicron que pour les variantes circulantes plus anciennes”, a confirmé Santé publique France le 23 mars. Pour autant, “si des réinfections BA.2 sont détectées après infection BA.1, elles restent rares, ce qui est un élément transversal entre les deux sous-catégories”, a rassuré le service de santé. . Mais en pratique, les chiffres s’emballent. “Le taux d’incidence au cours des sept derniers jours est de 1 329 pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 50 % par rapport à la semaine précédente. Il grimpe même à 1 895 chez les 10-19 ans, actuellement parmi les plus touchés, avec un taux de positivité approchant les 50 %. Et le taux de reproduction du virus, le fameux R, est de 1,3”, détaille pendant 20 minutes le Dr François Blanchecot, président de l’Association des biologistes. La reprise du virus “qui a provoqué une augmentation du volume de tests effectués de 30%, soit plus de 3,8 millions de PCR et d’antigènes au cours des sept derniers jours, ce qui est important. “Et parmi les cas positifs, il y a un pourcentage important de réinfections de NE.2”, poursuit le biologiste. La sous-variante représente “73%” des nouvelles contaminations, précise la Santé publique de France.
Immunité plus courte, avec des réinfections rapides
Car les variantes et les variantes secondaires se succèdent, mais ce ne sont pas les mêmes. Contrairement aux souches précédentes, “BA.1 et BA.2 affectent les voies respiratoires supérieures, mais pas profondément, et provoquent des rhumes sévères, avec des traitements conventionnels, certes en hausse, mais pas en réanimation”, décrit le Dr Blanchecotte. Des formes moins graves, “mais des réinfections plus rapides”, souligne-t-il. On constate que certaines populations, notamment les jeunes, sont à nouveau touchées et beaucoup plus rapidement. “En pratique, ceux qui ont été récemment infectés par Omicron peuvent être à nouveau infectés un à deux mois plus tard, ce qui signifie que l’infection n’a pas déclenché chez eux une immunité à long terme.” Un constat confirmé par une étude pré-publiée sur la plateforme medRxiv, qui a été réalisée sur un échantillon de participants infectés entre le 22 novembre 2021 et le 11 février 2022, montrant deux échantillons positifs sur une période de 20 à 60 jours. “Sur 187 cas de réinfection, nous avons identifié 47 cas de réinfection BA.2 immédiatement après l’infection BA.1, principalement chez de jeunes individus non vaccinés qui ont développé une forme bénigne n’ayant entraîné ni hospitalisation ni décès”, précisent les auteurs. confirmer. Ils y voient “la preuve que les réinfections Omicron BA.2 se produisent immédiatement après les infections BA.1”. “Quand on s’attaque au vaccin et au taux d’incidence, on voit que ceux qui ont une pleine forme sont moins touchés que ceux qui n’ont pas reçu de souvenir, c’est-à-dire les jeunes”, note le Dr. Blanchecotte. Parallèlement, “le virus continue de muter et de s’adapter selon les individus chez lesquels il peut se multiplier”, rappelle le Dr. Blanchecotte. Nous commençons à détecter un nouveau sous-type BA.3 dans la séquence. »
Une stratégie sanitaire d’adaptation
Face à un virus qui s’adapte, les autorités sanitaires prévoient d’adapter leur stratégie en retour. “La France devrait-elle s’aligner sur l’Espagne, qui ne teste plus et ne laisse plus le virus se propager à la population ? Dans quel cas généralise-t-on la quatrième dose à toute personne de plus de 60 ans ? demande le Dr Blanchett. Une possibilité envisagée par le Conseil scientifique, qui envisage “de l’étendre aux personnes âgées de 65 à 79 ans, notamment les personnes à risque”. A l’heure actuelle, “le Conseil scientifique (…) souligne l’importance de maintenir tous les dispositifs de surveillance actuellement en place”, ajoute l’instance qui conseille le gouvernement. “Le séquençage est très important”, explique le Dr Blanchecotte. Il faut rester capable d’étudier les changements qui se produisent dans les cadres qui circulent. Il y a quelques semaines à peine, BA.2 ne représentait que 2 % des cas, comme Delta il y a quelques mois. Avant de devenir majoritaire en moins de trois semaines. Le Conseil scientifique, toujours lui-même, “recommande toutefois de réfléchir au développement de ces outils à moyen et long terme”, ouvrant la voie à une sortie de contrôle de masse. A ce jour, la BA.2 est majoritaire en France et est aussi “globale”, suggère la Santé publique française. Il représente 66% des près de 280 000 séquences Omicron, contre 22% un mois plus tôt.