• Lire aussi : EN DIRECT | 34e jour de combats en Ukraine • Lire aussi : Mykolaïv frappé par une frappe russe, au moins sept morts • Lire aussi : Aucune indication de “vrai sérieux” de Moscou dans les négociations Depuis le début de l’offensive russe le 24 février, il a appelé à plusieurs reprises à la création d’une zone d’exclusion aérienne pour arrêter les bombardements des villes et des infrastructures ukrainiennes et inverser le cours de la guerre. Volodymyr Zelensky, devenu un symbole de la résistance ukrainienne, réclame également davantage d’armes, notamment des avions, en plus des milliers de missiles antichars et antiaériens déjà livrés par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union européenne. « Vous avez au moins 20 000 chars (…) L’Ukraine a demandé 1 % de tous vos chars ! “Donnez-le nous ou vendez-le nous !”, ça a commencé le 24 mars. Les pays de l’Alliance atlantique refusent obstinément de s’engager dans l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne, ce qui signifierait leur implication directe dans le conflit contre les Russes. Il en va de même pour la livraison d’avions ou de chars à l’Ukraine. “Aujourd’hui, personne ne dépasse cette limite car il est évident qu’elle caractérise une alliance”, résume Emanuel Macron. Le président français est l’un des rares dirigeants occidentaux qui continue de parler à Vladimir Poutine et de proposer sa médiation dans le conflit, en accord avec Volodymyr Zelensky. Si la France reste discrète sur son aide militaire à Kiev – afin de ne pas donner, dit-il, des informations exploitées par les Russes – elle a également livré des missiles antichars à Kiev, selon le journal Le Monde. Pourtant, le président ukrainien a eu des mots assez durs envers son homologue français dans une interview à l’hebdomadaire britannique The Economist diffusée ce week-end. Emmanuel Macron a “peur de la Russie”, a-t-il dit, suite aux déclarations du président français sur le non-alignement. “Pour être honnête, Boris Johnson aide davantage”, a-t-il ajouté. Dans la foulée, la présidence française a jugé opportun de rappeler que tous les Occidentaux, y compris les Britanniques, avaient la même position, à savoir “fournir des armes défensives et meurtrières”, mais avec une “ligne rouge”, non alliance. Dans la même interview, le président Zelensky a également clairement désigné l’Allemagne comme l’un des pays pour lesquels “il vaudrait mieux que la guerre se termine rapidement car la Russie est un gros marché pour eux et leur économie souffre”. Même le président hongrois Viktor Orban, connu pour être proche de la Russie, n’est pas épargné, même s’il a multiplié les sanctions européennes contre la Russie. “Vous devez décider une fois pour toutes de quel côté vous êtes !” s’entendit-il dire. Pour Isabelle Veyrat-Masson, spécialiste de la communication politique au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Paris, dans cette crise, “chacun compense la violence de ses expressions, de ses discours, l’absence d’une certaine manière” des résultats . “Il faut aller très loin (dans l’arrestation, ndlr) pour être crédible”, dit-il à l’AFP. Mais le danger est aussi d’aller “trop ​​loin” et de “dévaloriser”, prévient-il. Pour l’instant, cependant, Volodymyr Zelensky conserve un avantage d’image clé. “Elle est en colère parce qu’elle pense qu’elle ne va pas assez vite. Mais il a fait le choix de rester à Kiev, il est là, il résiste. “Tout le reste est positif avec cet acte fondateur”, ajoute le chercheur. Son discours risque également d’alimenter des divisions qui continuent de menacer de ressurgir en Europe, même si l’UE a su faire preuve d’une unité exemplaire depuis le début de la guerre en Ukraine. En Europe de l’Est, l’Allemagne et la France sont toujours soupçonnées de vouloir une “désescalade” à tout prix avec Moscou, a déclaré Wojtciech Lorenz, analyste à l’Institut polonais des affaires internationales (PISM) à Varsovie. “Lorsque vous tracez des lignes rouges, vous donnez à l’adversaire la possibilité de faire ce qu’il veut”, a-t-il déclaré à l’AFP. “Il y a un grand risque que l’unité européenne s’évapore lorsque la Russie semble prête à négocier”, a-t-il déclaré.