Plus de 500 personnes ont manifesté dans une ambiance tendue devant une caserne de CRS près de Bastia, dimanche 27 mars, suite à un appel de groupes indépendantistes accusant certains CRS de chanter Marseille le jour des obsèques d’Yvan Colonna. Cet appel à manifester devant la caserne Furiani, au sud de Bastia, a débuté avec les mouvements indépendantistes Core in Fronte, Corsica Libera (minoritaire à l’Assemblée de Corse) et les syndicats étudiants nationalistes, qui sont les principaux leviers après la mobilisation. la mort d’Yvan Colonna, agressé en prison alors qu’il purgeait une peine à perpétuité pour le meurtre du préfet Claude Erignac. Lire aussi Article pour nos abonnés Douleur et émotion en Corse à l’annonce du décès d’Yvan Colonna
Peu de temps après le début du rassemblement en début de soirée, plusieurs dizaines de jeunes ont secoué les portes du cantonnement, allumant des incendies, provoquant des gaz lacrymogènes des CRS, a rapporté un correspondant de l’agence de presse française (AFP). Une cinquantaine de manifestants cagoulés ont ensuite lancé des pierres, de la fumée et des cocktails Molotov sur la police. Une pancarte a également été apposée sur le corse “Francesi di merda” (Merde française), selon un journaliste de l’AFPTV. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés En Corse, le retour des restes d’Yvan Colonna à haute intensité

“La haine coloniale”

Depuis samedi, les milieux nationalistes s’indignent sur les réseaux sociaux dans une vidéo prétendument prise dans le cantonnement des CRS de Furiani le jour des obsèques où un Marseillais se fait entendre sans distinguer les personnes présentes. Par exemple, le député corse Jean-Félix Aquaviva (groupe Libertés et Territoires) y voit “de la haine pure” sur Twitter et réclame “une responsabilité immédiate du gouvernement”. Pour le parti autonome Femu a Corse du président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni, qui n’a pas appelé à manifester, c’est pourtant “de la pure haine coloniale”. Lire aussi : Article pour nos abonnés corses : “L’agression et la mort d’Yvan Colonna sont venues raviver le sentiment d’injustice”
En contact avec l’AFP, le service de police du renseignement et de la communication (Sicop) n’a pas souhaité “communiquer dans cette vidéo”. Selon une source au sein du syndicat de la police, “ce groupe était au repos et ils mangeaient dehors car il faisait beau. Comme à leur habitude, ils ont chanté de nombreuses chansons, dont La Marseillaise, mais sans rapport avec les funérailles d’Yvan Colonna. Une autre source syndicale a déclaré: “Les chansons sont réelles, mais elles n’ont aucun sens”, a déclaré une autre source locale, ajoutant qu’aucun mot n’a été entendu contre Yvan Colonna. Lire aussi un article pour nos abonnés “Yvan Colonna” sur “Le Monde”, du berger nationaliste au prisonnier maudit
Le monde avec l’AFP