Mon collègue Stéphane Cadorette mentionne tout ce qui s’est passé hier. Bien sûr, tout le monde se pousse. C’était le pire jour pour publier ce genre d’histoire. Eugène Melnyk est mort il y a deux jours et déjà les ruines de son empire semblent avoir été saisies à Ottawa. Mais on sait maintenant que Gary Bettman et la Ligue nationale étudient avec les dirigeants des Sénateurs et de Québecor la possibilité de présenter cinq matchs au Centre Vidéotron. ENTREPRISE TRÈS TRÈS COMPLEXE Ce n’est pas conclu. Nous travaillons toujours sur le projet. Avant-match, disent certains orateurs. Ce qui est pire, c’est que les mots que je peux épeler sont souvent mal saisis. C’est la vie. Mais c’est un premier pas. Et sans préliminaires, nous ne pouvons pas parvenir à un accord. Ça doit commencer quelque part. Pourquoi ? Le premier élément de réponse réside dans les états financiers des Sénateurs. L’organisation n’est pas riche. En fait, la situation n’est pas très bonne. Les Québécois entretiennent une relation privilégiée avec les sénateurs depuis plusieurs années. Le tout dans une discrétion absolue. Il est même arrivé que des officiers supérieurs de Québec fassent le voyage à Ottawa. Ce n’était pas pour patiner sur le canal Rideau. Présenter cinq jeux au Centre Vidéotron est une opération très compliquée. L’entreprise qui paie 250 000 $ par année pour apparaître sur une cassette de 45 matchs à Ottawa voudra être remboursée pour les cinq matchs. Il faudra vendre l’équivalent au Québec ou compter sur le fait que la télé renverra le signal vers la capitale fédérale. La même chose. Il faudra vendre à Québec les maisons qui seraient habitées à Ottawa. L’IMPACT DE KEBECOR En d’autres termes, le défi est plus grand que de présenter un simple jeu d’exhibition. Et le Québec devra mettre toute la puissance de ses journaux et réseaux de télévision au service du projet. Sans oublier ses magazines et sa radio. Remplir cinq fois le Centre Vidéotron ne se fera pas automatiquement. Mais avec une promotion adéquate et surtout de bons matchs, avec un mois pour vendre un match, c’est possible. suffisant. Mais pourquoi Bettman soutiendrait-il ce projet maintenant ? Parce que le commissaire national est brillant. Il a tout à gagner. D’abord, il enlève la pression sur les finances des sénateurs. C’est le Québec, le Québec et peut-être le gouvernement qui assument le fardeau de vendre ces cinq jeux et d’en faire le succès. Il va sans dire que les Sénateurs se tailleront la part du lion. Et connaissant Bettman, nous savons déjà que les fans de la région d’Ottawa seront protégés d’une manière ou d’une autre. Cela se fera avec respect ou cela ne se fera pas. Cela signifie également que les autres équipes de la LNH devront contribuer quelques centaines de milliers de dollars de moins au fonds d’entraide de la ligue. GARDER LE QUÉBEC VIVANT Mais surtout, Bettman garderait ainsi dans sa petite poche arrière la possibilité d’envoyer une équipe à Québec s’il y avait un grand besoin. Il arrive à raviver l’espoir chez les amateurs de hockey de l’Est du Québec. Cet espoir s’est presque éteint avec l’entrée des Golden Knights de Vegas dans le championnat. De plus, Bettman permettrait à Québec et au gouvernement de vraiment vérifier la profondeur et la richesse du marché dans le grand Québec métropolitain… et régional. Nous saurons en termes précis s’il y a des fans et de l’argent pour alimenter l’espoir. Par ailleurs, Eric Girard, le ministre des Finances, mérite d’être mieux connu. Cette aventure lui sera bien utile. Comme il servira la CAQ, qui se bat contre le Parti conservateur d’Éric Duhaime dans le secteur de la capitale nationale. Il est donc possible que les nouvelles des négociations entre le gouvernement, Québec et la Ligue nationale paraissent principalement sur les pages politiques. Parce que le hockey marche, même pour les politiciens.
Lafleur a été honoré à Québec
François Paradis, président de l’Assemblée nationale du Québec, a écrit hier à Guy Lafler. La lettre était d’informer Lafleur qu’il recevrait la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec le 24 mai. M. Paradis a précisé dans la mission que la décision d’honorer le légendaire joueur du Canada, des Rangers et des Nordiques a été prise à l’unanimité des membres du comité. Tous les partis politiques du Québec, à l’exception du parti fonctionnant comme l’opposition informelle, sont représentés au sein de la commission, selon les sondages d’opinion. “Mais pour moi, Guy Lafleur est un héros national. N’oubliez pas que je suis un ti-cul de Montréal. “Mon idole était Guy Lafleur”, a déclaré le chef conservateur Éric Duhaime. On parle donc vraiment d’unanimité. JOURNÉE DES PATRIOTES La Médaille d’Honneur sera décernée au lendemain de la Journée Nationale des Patriotes. M. Paradis, de façon très subtile, a indiqué à Lafleur que si la légende ne pouvait pas se déplacer à l’Assemblée nationale pour la cérémonie, le président se déplacerait dans un endroit convenable à l’état de santé du « démon blond ». remise privée. En ce qui concerne l’approche québécoise, il est difficile de trouver un plus grand ambassadeur que Lafleur. Céline Dion, Georges St-Pierre, Jacques Villeneuve, Yannick Nezet-Séguin, Robert Lepage, Guy Laliberté et quelques autres ont joué ou jouent ce rôle. Mais Guy Lafleur est comme Maurice Richard. C’est incomparable. Une classe à part.