Au prix de 300 000 euros, le masque canin a bondi à 4,1 millions d’euros lors de la vente aux enchères qui s’est déroulée ce samedi 26 mars à Montpellier. Cet objet, datant du 19e siècle au carbone 14, était remarquable par sa qualité de fabrication mais aussi désormais par son prix qui battait tous les records. “Il n’y a qu’une dizaine de masques de cette qualité dans le monde”, détaille en préface Jean-Christophe Giuseppi, l’un des commissaires-priseurs de la vente. Alors que l’enchère atteignait 600 000 euros, un homme a soudainement pris la parole pour dénoncer la vente de ce masque. Pour lui, “cet objet a été volé au Gabon* et doit être restitué à son pays d’origine”. Le Gabon et le Congo sont désormais deux pays voisins, mais les frontières n’étaient pas si nettes avant la colonisation.

“Je ne vais pas acheter quelque chose qui a été volé pendant la colonisation”

L’acheteur a insisté pour s’assurer que ce masque n’était pas un bien illégal. “La France a pillé l’Afrique pendant des siècles. Je ne vais rien acheter de ce qui a été volé pendant la colonisation. Si vous m’avez écouté, cet article ne sera pas vendu ici. Nous porterons plainte et cet article sera renvoyé au Gabon .” Le commissaire-priseur a eu du mal à ramener le calme dans la salle des ventes. Cet objet a une valeur particulière car c’est un masque de justice, utilisé lors de cérémonies pour instiller la peur et imposer des sanctions pouvant aller jusqu’à la mort.

  • À l’époque précoloniale, le Gabon était composé de petits royaumes tribaux et une partie du pays était subordonnée au royaume médiéval du Congo.