Le moment des achats grève de plus en plus le budget des Français, qui font face depuis plusieurs semaines à d’importantes hausses de prix. Ce dimanche 3 avril, Michel Edouard Leclerc, le patron de l’enseigne, était l’invité de BFM Politique. L’occasion de faire le point sur ces enjeux.

L’inflation n’est pas (encore) liée à l’Ukraine

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’inflation que nous connaissons en ce moment n’est pas liée à la crise en Ukraine. Selon Michel Edouard Leclerc, cet écart signifie que pour l’instant, comme pour les deux prochains mois, l’inflation est “la cause des événements du passé”. “La guerre en Ukraine va en rajouter cet été, si le conflit continue vraiment, si les agriculteurs ukrainiens ne peuvent pas semer, si les Russes n’exportent pas leurs céréales, alors il y aura une crise mondiale, mais surtout une crise autour de la Méditerranée”. .

Pas de pénurie pour l’instant

“Il n’y a pas de pénurie en France aujourd’hui. L’huile de tournesol est actuellement fabriquée à partir de l’huile de tournesol de la saison dernière et nous avons donc actuellement des stocks jusqu’en juin. Nous avons des commandes pour cet été. Cela ne dit pas si les fournisseurs trouveront des emballages en carton, car il y en a” il y a des pénuries, mais je n’anticipe pas une grosse pénurie”, a déclaré le patron de l’enseigne. Alors pourquoi certains produits sont-ils en rupture de stock en ce moment ? Pour Michel Edouard Leclerc, l’attitude de certains consommateurs peut être un indice.

Certains consommateurs dépassent les stocks

Alors si le patron des magasins Leclerc ne s’attend pas à une pénurie, il remplit néanmoins les conditions à un moment donné : « Sauf si les consommateurs l’activent eux-mêmes ». Comment; ‘Ή’ Quoi ? Avoir une approche de précaution excessive et inutile consistant à créer des stocks. “C’est ça le problème, on commence à voir des consommateurs dans certains magasins trop acheter. Ils ont un peu oublié ce qui s’est passé au début du Covid, au moment de la première incarcération, et ce sont eux qui poussent à un remaniement dans certaines parties », explique-t-il.

Le prix du papier toilette va augmenter

L’occasion de revenir sur le phénomène observé au début de la crise du Covid, lorsque de nombreux consommateurs se sont rués sur le papier toilette. Pourquoi ? “Je ne sais pas”, admet Michel Edouard Leclerc, qui en profite pour faire une annonce qui ne rassurera pas les personnes préoccupées par la carence du PQ. “Le prix du PQ va augmenter sensiblement, car il y a une grosse pénurie de papier là-bas”, assure le patron. Le prix de la viande va également augmenter et les facteurs de cette augmentation sont multiples.

Autre hausse vue, celle du prix de la viande

“Oui, l’alimentation va augmenter, donc cela va entraîner des coûts de production pour la volaille, la viande rouge ou le porc. Donc ces viandes vont augmenter en fonction du coût de production, c’est certain. En plus, pour les volailles, il y a une grande épidémie de grippe aviaire, donc il y aura des augmentations », prédit-il par rapport à l’abattage de milliers de volailles qui présentent un risque pour la santé. “Tout cela va s’additionner et on va aller vers un taux d’inflation auquel la nourriture va peser lourd.” Pour ce dernier, “ici on est à 4,5, je pense qu’on sera au début de l’été à 6 et là-dedans, je pense qu’il y aura une augmentation du prix de la volaille et un prix de la viande assez important.”