Les poids lourds en soutien sur scène

Au Zénith mi-février, tout était fait pour que Valérie Pécresse reprenne seule la lumière. Cette fois, la candidate LR reçoit le soutien sur scène des “gardes du corps”, ses anciens concurrents du primaire et d’autres membres du mouvement. Parfois express, une vingtaine d’intervenants, dont Michel Barnier, François-Xavier Bellamy, Hervé Morin, Laurent Wauquiez, Christian Jacob, Eric Ciotti ou Xavier Bertrand, mobilisent les troupes. “Ici, il n’y a pas de défaite, il n’y a pas d’hommes et de femmes qui abandonneraient. J’écoute votre énergie, votre enthousiasme, pour faire campagne jusqu’au bout”, insiste le patron des Hauts-de-France.

La Pécresse est bien plus confortable que la Zénith

Les pointures chauffent la salle sans difficulté, mais elles mettent un peu plus la pression sur Valérie Pécresse, qui attendait avec impatience son apparition ratée au dernier meeting parisien. La responsable de la région Ile-de-France rassure très vite, montrant qu’elle est bien plus à l’aise au micro. “Nous prouverons à tous ceux qui disent que les élections sont terminées. Ce sont les Français qui font les élections, seule compte la voix du peuple français, désireux de tourner la page de ce quinquennat pour presque rien. » La candidate LR critique à plusieurs reprises ses adversaires, avec un style offensif. « Méfiez-vous des contrefacteurs, des escrocs et des usurpateurs. Emanuel Macron, Eric Zemour et Marin Lepen sont les faussaires de la droite. Nous sommes ses héritiers”.

“Ça sent le brûlé”… Des militants déjà déçus

L’émission est un succès, mais va-t-elle changer la donne ? Lors du meeting, les militants ont déjà l’air déçus. “Il a essayé dur, mais quelque chose ne va pas. “On voit bien que le programme d’Emmanuel Macron et le nôtre ne sont pas si différents, et le président profite de la guerre en Ukraine”, a déclaré Olivier, 72 ans. “Il y a un peu de découragement, on s’attend à une grosse déception dimanche prochain… Maintenant, il faut marquer le moins possible, et surtout être devant Zemour pour la suite”, a-t-il ajouté. “Personne n’est dupe, ça sent le cramé pour le premier tour. Maintenant, il faut sauver les meubles et économiser l’eau du bateau pour éviter de couler, dit Samuel. “L’important est de se battre jusqu’au bout, de faire un score honorable pour éviter la mort du parti et pourquoi pas de peser sur une alliance avec Emmanuel Macron”, ajoute le militant de 21 ans.

Nicolas Sarkozy sifflé et désapprouvé

Si ce 3 avril devait signaler les esprits, ce serait sans doute pour cet événement impensable il y a quelques mois : le nom de Sarkozy a été sifflé par un public de droite. En début de rencontre, l’écologiste Yann Wehrling, vice-président du conseil régional d’Île-de-France, a évoqué l’histoire environnementale de l’ancien président. Son nom suscite les critiques de la foule, qui accuse le très influent parrain de droite de son absence de la campagne électorale et le soupçonne de monter Emanuel Macron. “Je ne voulais pas du tout cette réaction, au contraire tu devrais plutôt l’applaudir…”, tente de corriger l’écologiste, visiblement surpris. La scène en dit long sur les bouleversements qui attendent la droite, alors que Nicolas Sarkozy était, jusqu’à présent, un totem intact.