Posté à 17h00
                Fanny Lévesque La Presse             
                Ariane Lacoursière La Presse             

Signe que la nouvelle vague touche davantage de régions, environ 5,3 % des travailleurs de la santé de la région Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine, qui comprend deux centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), sont hors service en raison de la virus. Ce pourcentage en fait la région du Québec où le nombre d’employés absents est le plus élevé, tout compte fait. Ils sont suivis par la Côte-Nord (4,9 %), le Saguenay-Lac-Saint-Jean (4,8 %) et la Capitale-Nationale (4,4 %), selon les données d’analyse régionales du ministère de la Santé et des Affaires sociales (MSSS). , du 4 avril. En comparaison, ce pourcentage est actuellement de 3,7 % à Montréal. « L’absence des travailleurs de la santé en raison de la COVID-19 met une certaine pression sur le réseau », a déclaré la porte-parole du CISSS de la Gaspésie, Lou Landry. “Nous cherchons à mettre en place toutes les mesures disponibles pour assurer le maintien des services et réduire l’impact de ces retraits sur le personnel”, a-t-il déclaré.

saut de 30 %

Le CISSS de la Gaspésie souhaite « exiger le moins possible d’heures supplémentaires obligatoires » et ne ferme pas la porte à une révision de l’organisation du travail. Il y a exactement une semaine, le nombre d’employés qui ont pris leur retraite du réseau en raison de la COVID-19 atteignait 8 500. Cela signifie un bond de 30 % en sept jours. La variante BA.2 est connue pour être plus contagieuse – 30 % à 40 %, selon le Dr Luc Boileau – que la première souche Omicron qui a provoqué un tsunami au Québec. Début janvier, au moins 20 000 employés du réseau étaient portés disparus. Sur les 11 141 salariés absents, près de 900 attendent le résultat du test de dépistage et 1 130 sont en isolement. A noter que 1300 salariés sont en retraite préventive et que 460 sont immunodéprimés, donc absents du travail. De plus, 317 travailleurs sont suspendus sans salaire parce qu’ils ont refusé de se soumettre à un dépistage trois fois par semaine en raison de leur statut vaccinal. Plus de 5 580 travailleurs bénéficient de prestations d’assurance-salaire, ce qui signifie qu’ils auraient été infectés par le virus dans un «contexte personnel», selon le MSSS, et 1 441 autres sont remboursés par la Commission Droit, économie, santé et sécurité du travail (CNESST).

Peur d’être jeté

Cette nouvelle augmentation du nombre de travailleurs infectés inquiète le Dr. Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec (AMUQ). “On a l’impression d’être dans le même film que décembre”, dit-il. Le Dr Morris souligne que plusieurs hôpitaux sont déjà “sur le point de réduire leur charge”. Et avec l’augmentation des cas et l’augmentation du nombre de travailleurs infectés, le risque de s’en débarrasser est très réel, a-t-elle déclaré. Le fait que plusieurs mesures aient été levées ces dernières semaines “peut donner l’impression que la pandémie est derrière nous”, a déclaré le Dr Morris. Mais ce n’est pas le cas. […] Nous ne voulons pas tout fermer. Mais prévenons au moins le public. Car le danger qui nous guette, c’est qu’il nous reste à charger. Dr. Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec Au CISSS du Saguenay – Lac-Saint-Jean, où 527 employés sont absents, les autorités “surveillent la situation au jour le jour”, mais affirment qu’”ils sont généralement en état d’entretien”. Le CISSS a pu maintenir le largage de fret de niveau 2 depuis février.

Augmentation significative de

Le président de l’Association de médecine d’urgence du Québec, Dr. Gilbert Boucher note également l’augmentation importante du nombre d’agents de santé infectés. “Ça vient surtout des écoles, des crèches, des groupes”, précise-t-il. À ces absences s’ajoute le fait que les établissements tentent par tous les moyens ces jours-ci d’éviter l’imposition d’heures supplémentaires obligatoires. Une bonne chose, selon le Dr. Boucher. Mais cela a des conséquences. Dimanche, 12 % des personnes se présentant aux urgences au Québec sont parties sans voir un médecin, soit 1 000 personnes. Ce nombre est de plus de 300 à 600 personnes depuis le début de la pandémie. Les salles d’urgence à la campagne ont également été plus occupées au cours des deux dernières semaines, note le Dr Bautcher. Lundi, 33 % des brancards d’urgence étaient occupés par des patients en attente d’un lit superposé. Le Dr Hoang Duong, président de l’Association québécoise de médecine interne, se veut plus optimiste. Il estime que la pénurie de personnel risque de toucher un peu moins le réseau pour cette sixième vague, principalement parce que la période d’isolement imposée aux travailleurs infectés est plus courte que lors des vagues précédentes. “Les absences sont plus courtes. “Alors ça aide.” La FSSS-CSN se dit préoccupée par la hausse de l’absentéisme, alors que Québec entend conserver le droit de déplacer le personnel jusqu’en décembre 2022, malgré la levée de l’urgence sanitaire. “Il craint qu’à l’approche de la saison estivale, le gouvernement, malgré sa promesse de ne pas appliquer le décret 007 […]réalité [le] « Des grèves, qu’il change son discours et qu’on annule des vacances, par exemple », a déclaré le président Réjean Leclerc. Le décret 007 suspend les dispositions des conventions collectives.

CHSLD dans les secteurs touchés

Selon les données du MSSS en date du 3 avril, 24 des 28 CHSLD classés « rouges », c’est-à-dire que plus de 25 % de leurs résidents sont infectés, se trouvent également en dehors du Grand Montréal. Dr. Sophie Zhang, coprésidente de la Communauté de pratique médicale des CHSLD, souligne que la sixième vague touche particulièrement les CHSLD des territoires qui avaient survécu à la vague précédente. « En ce moment, les CHSLD de Montréal sont beaucoup moins touchés. “Les choses ne vont pas si bien dans la région, où il y a beaucoup de travailleurs infectés et de plus en plus de cas”, a-t-il déclaré.