Washington a accusé Moscou de vouloir “intensifier” ses bombardements sur l’Ukraine, où la guerre est entrée mercredi dans son septième mois, tandis que la Russie a prévenu qu’il n’y aurait “pas de pitié” après le meurtre, qu’elle a imputé aux services ukrainiens. fille d’un idéologue proche du Kremlin. La France, pour sa part, a exigé que rien ne soit concédé à Moscou, alors même que sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a simultanément évoqué avec son homologue russe Sergueï Lavrov une inspection par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à sa place sur la centrale nucléaire ukrainienne à Zaporijia, la plus grande d’Europe, où ont eu lieu les frappes que les deux belligérants se reprochent mutuellement. Cette visite, visant à “réduire le risque d’un accident nucléaire grave en Europe”, pourrait avoir lieu “d’ici quelques jours si les négociations en cours aboutissent”, a espéré le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, notant “des dégâts supplémentaires dans la zone” après les bombardements de ces derniers jours. L’ambassade des États-Unis à Kyiv a publié ce matin un message alarmant avertissant que la Russie pourrait bombarder encore plus l’Ukraine “dans les prochains jours” et conseillait aux citoyens américains de quitter le pays “maintenant”. Depuis que les forces russes se sont retirées de la capitale ukrainienne fin mars, le gros des combats s’est concentré à l’est, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et au sud, où les troupes ukrainiennes disent monter une contre-offensive qui est aussi très lent. Cependant, la Russie continue de cibler régulièrement les villes ukrainiennes avec des missiles à longue portée, même si Kyiv et ses environs sont rarement touchés. “Nous devons savoir que des provocations russes dégoûtantes et des frappes brutales sont possibles demain”, a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans sa traditionnelle vidéo de l’après-midi, faisant référence au jour de l’indépendance de l’Ukraine mercredi. “Et bien sûr nous répondrons à toute manifestation du terrorisme russe”, a-t-il ajouté, après s’être entretenu dans la journée avec son homologue polonais Andrei Duda, dont le pays le soutient sans condition.

– Appel à “l’unité” – Carte de la situation en Ukraine au 23 août à 8 heures. GMT (AFP/) Le président français Emmanuel Macron a également élevé la voix mardi, appelant la communauté internationale à ne montrer “aucune faiblesse, aucun esprit de compromis” envers la Russie. Les Européens sont prêts à soutenir la “lutte” de l’Ukraine sur le “long terme”, a-t-il ajouté à l’attention de Volodymyr Zelensky, s’adressant au sommet de la “Plate-forme de Crimée”, qui réunit les principaux alliés de l’Ukraine et qui existait déjà avant l’invasion de février. 24ème. Des volontaires ukrainiens préparent un mortier sur la ligne de front dans la région de Donetsk le 22 août 2022 (AFP/ANATOLII STEPANOV) Dans leurs messages, d’autres dirigeants occidentaux ont également continué à condamner fermement l’attaque russe. “Nous ne reconnaîtrons jamais aucune tentative de changer le régime d’aucune partie de l’Ukraine”, a insisté le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays livrera de nouvelles armes à Kyiv pour environ 500 millions d’euros. “Nous devons continuer à fournir à l’Ukraine toute l’assistance nécessaire (financière, militaire, etc.) jusqu’à ce que la Russie mette fin à cette guerre et retire ses troupes de toute l’Ukraine”, a ajouté le Premier ministre. Le britannique Boris Johnson. Le président russe Vladimir Poutine compte sur la “réticence” des Européens à subir les conséquences de la guerre et l’unité des Etats membres doit être “préservée au jour le jour”, a souligné dans ce contexte le chef de la diplomatie européenne Josep. Borrell, lors d’un entretien avec l’AFP. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (r) et son homologue polonais Andrzej Duda inaugurent l’Allée de la bravoure à Kyiv (AFP / Dimitar DILKOFF) L’ONU s’est inquiétée mardi des éventuels procès de soldats ukrainiens capturés à Marioupol (sud-est), ville portuaire capturée en mai par les forces russes, notant que “le droit international humanitaire interdit la mise en place de tribunaux uniquement destinés à être jugés”. de tels prisonniers.

– “Nous ne sommes pas intéressés” – En Russie, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi à Moscou pour les funérailles de Daria Dugina, la fille d’un idéologue ultranationaliste et écrivain proche du Kremlin, tuée samedi soir dans l’explosion de sa voiture. Des soldats ukrainiens dans un bunker souterrain près de la ligne de front le 20 août 2022 dans le sud de l’Ukraine (AFP / BULENT KILIC) Daria Dugina, journaliste et politologue de 29 ans, était comme son père, Alexander Dugin, un fervent partisan de l’attaque russe contre l’Ukraine. “C’était un crime barbare pour lequel il ne peut y avoir de pardon (…) Il ne peut y avoir aucune pitié pour les organisateurs, les sponsors et les interprètes”, a réagi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Le philosophe ultranationaliste russe Alexander Dugin devant le cercueil et le portrait de sa fille Daria, tuée dans un attentat, le 23 août 2022 lors d’une cérémonie d’adieu à Moscou (AFP / Kirill KUDRYAVTSEV) “Il est mort au front pour la nation, pour la Russie. Le front est ici”, a déclaré M. Dougin d’une voix tremblante, les yeux sombres. Le FSB (Sécurité de l’État russe) a déclaré lundi que l’attaque avait été planifiée et menée par les services de renseignement ukrainiens. Kyiv a nié avec véhémence ces affirmations et a plutôt accusé la Russie d’avoir commis ce crime dans le but de remobiliser une opinion publique de moins en moins favorable à la guerre. “Ce n’est certainement pas notre responsabilité. Ce n’est pas un citoyen de notre pays. On s’en fout”, a sèchement répondu mardi le président Zelensky.