Posté hier à 17h30
Jean-Thomas Léveillé La Presse
(Montréal) Le plan d’Ottawa visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada d’au moins 40 % d’ici 2030 est une combinaison efficace d’incitatifs et de mesures coercitives, a affirmé vendredi Steven Guilbeault lors d’une rencontre avec les médias à laquelle étaient conviés des manifestants écologistes. “C’est un mariage heureux entre la carotte et le bâton”, a déclaré le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, citant des mesures de soutien financier pour carboniser divers secteurs de l’économie et la tarification du charbon. “On est toujours sur la bonne voie, on va passer à 170 $ la tonne” tout en investissant des centaines de millions de dollars dans la transition énergétique, a-t-il expliqué lors d’une discussion avec un petit groupe de journalistes après avoir rencontré des organismes environnementaux à Montréal. Le ministre Gilbo rejette les critiques selon lesquelles son plan, publié mardi, ne décrit pas en détail les moyens spécifiques de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 287 millions de tonnes d’ici 2030. Rapporte la réduction des émissions de méthane de l’industrie pétrolière et gazière, qui est en bonne voie d’atteindre l’objectif de 45 % d’ici 2025 ; la norme sur les carburants propres, qui réduira progressivement l’intensité carbone des carburants ; et la réduction des émissions provenant de l’exploitation des combustibles fossiles . Je pense que c’est assez dramatique pour l’un des plus grands pays producteurs de pétrole et de gaz au monde. Steven Guilbeault, ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique Le travail ne s’arrête pas avec le dépôt du plan de réduction, indique le ministre Guilbeault, évoquant les « nombreux projets de règlement » qui sont en cours d’élaboration et des rapports réguliers qui permettront d’ajuster le cap au besoin. “Plus on avancera dans le temps, plus les choses s’éclairciront”, a-t-il assuré. Les mesures qui ont déjà été approuvées commencent également à porter leurs fruits, se réjouit le ministre, notant que le recensement des émissions de gaz à effet de serre du Canada pour 2019, publié l’an dernier, “montre très bien que nous avons nivelé la courbe”. Et la liste des émissions 2020, qui sera dévoilée d’ici le 15 avril, contiendra de “bonnes nouvelles”, promet-il.
Captage et stockage du CO2
Steven Guilbeault défend sa position de conception sur la séquestration du carbone (CO2), des technologies encore embryonnaires et coûteuses. Réduire les émissions ne suffira pas à endiguer le réchauffement climatique, il faudra aussi éliminer le carbone de l’atmosphère, a déclaré le ministre, quelques jours à peine avant la publication lundi d’un nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). qui examinera les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Le ministre Steven Guilbeaut visite la Maison du développement durable vendredi à Montréal “Capter et stocker n’est pas le début de notre stratégie de lutte contre le changement climatique, elle touche à sa fin”, a déclaré le ministre, qui y voit un outil parmi tant d’autres. beaucoup investir. “Nous croyons fermement aux solutions basées sur la nature”, dit-il, notant qu’elles coûtent moins cher que les solutions technologiques. Toutefois, Ottawa ne peut agir seul pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada, a déclaré le ministre Gilbo, qui a rappelé que la production et l’utilisation des ressources naturelles relèvent de la compétence du Canada. L’action climatique du Canada serait-elle plus efficace si toutes les provinces ramaient dans la même direction que nous? Absolument. Steven Guilbeault, ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique
Radiation
Une quinzaine de manifestants ont pris d’assaut le hall de la Maison du développement durable après une rencontre entre le ministre Guilbeault et des groupes environnementaux, et ont continué de se faire entendre lors de la rencontre du ministre avec les médias. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Une quinzaine de manifestants ont pris d’assaut le hall de la Maison du développement durable après une rencontre entre le ministre Guilbeault et des groupes environnementaux. « Steven Guilbeault, tiens parole, il faut dire non au pétrole », ont-ils crié, appelant le ministre à rejeter le projet Bay du Nord, une plate-forme pétrolière et gazière flottante que Norwegian Equinor veut construire en Terre Nouvelle et pour laquelle elle doit trancher avant le 13 avril. “Il y a quelques années, j’aurais probablement fait la même chose”, a déclaré Steven Guilbeault après avoir échangé quelques minutes avec leurs représentants. « Nous croyons que le ministre Guilbeault sait à quel point les changements climatiques sont importants, nous savons qu’il sait quelle est la bonne décision. [à prendre]. La question est : aura-t-il le courage de prendre la bonne décision ? a déclaré Shirley Barnea, étudiante au cégep et membre de l’équipe Pour le futur Montréal, qui a organisé le tour avec la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social.
Tramway et troisième connexion
Le gouvernement fédéral est un “allié fidèle” du projet de tramway de Québec, a réitéré Steven Gilbo après dix jours de débats houleux dans la Vieille Capitale. “Quand vous regardez ce que tous les experts de la planification et des transports publics ont à dire sur ce projet, c’est un excellent projet”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était optimiste qu’il irait de l’avant. Interrogé sur le projet d’un troisième lien routier entre Québec et Lévis, le ministre Guibeault a rappelé qu’Ottawa n’investit plus dans la construction de nouvelles infrastructures. Si un projet était déposé, le “volet transport en commun” pourrait potentiellement être financé à hauteur de 40% par des fonds fédéraux, a précisé le ministre. “Ce n’est pas 40% du projet total, comme certains l’ont laissé entendre. »
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Les 730 millions d’émissions de gaz à effet de serre du Canada en 2019, en tonnes Source : Ministère de l’Environnement et du Changement climatique Canada L’objectif canadien de 443 millions d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 tonnes Source : Ministère de l’Environnement et du Changement climatique Canada
Source : Ministère de l’Environnement et du Changement climatique Canada
L’objectif canadien de 443 millions d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 tonnes
Source : Ministère de l’Environnement et du Changement climatique Canada