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« On travaille tout aussi fort, mais on travaille mieux », a déclaré le Dr Patrick Tardif, chef du service des urgences à l’hôpital Cité-de-la-Santé de Laval.
Collectant toutes sortes de données patients à partir de différents logiciels, l’application DIAG (pour le diagnostic) a été créée par l’équipe informatique de l’hôpital, en 2018, sous la supervision du Dr. Tardif.
Mise à jour toutes les cinq minutes, l’application permet aux administrateurs de suivre en direct sur leur mobile le mouvement de l’urgence la plus achalandée de la province (attente sur la civière, retards de plus de 24 heures, etc.). Lorsqu’une statistique dépasse la limite acceptable, elle s’affiche en rouge.
“Changement culturel”
Auparavant, les données étaient collectées tous les mois, ce qui ne représentait pas du tout la réalité en temps réel.
“C’est un changement de culture, donner des informations aux gens de la région. L’un des plus grands obstacles à la performance est que les gens ne voient pas l’impact de leur travail [inefficace] dit le Dr Tardif.
Malgré les défis de la pandémie, le DIAG a déjà montré des résultats prometteurs.
L’an dernier, la durée moyenne de séjour sur civière a été réduite d’une heure (à 14,9 heures). Cependant, la plupart des hôpitaux avaient probablement vu leurs statistiques augmenter.
«Les urgences ont toujours été une catastrophe au Québec», a-t-il dit. Je pense que nous aurions un problème comme les autres urgences si nous n’avions pas fait ces changements. »
Les chefs de certains services ont également accès à ces données (cardiologie, pneumologie, médecine interne) pour les aider à accélérer le traitement. A terme toutes les spécialités seront connectées.
“Cela les aide à voir où sont les priorités, […] dans quel ordre faire les choses pour libérer les lits », ajoute Chantal Friset, vice-présidente et directrice générale du CISSS de Laval.
Depuis la pandémie, la pression sur le réseau hospitalier a montré l’importance des données pour améliorer la liquidité.
L’application DIAG va dans ce sens, car les administrateurs savent exactement où se situent les goulots d’étranglement.
Si le séjour de chaque patient aux urgences est réduit d’une heure, l’impact global est important.
“Si on voit les patients plus vite, ça laisse de la place aux autres”, explique le médecin urgentiste. Voici la solution. Nous n’avons plus de personnel, nous n’avons plus de lits. “Nous devons trouver un moyen de renforcer les capacités”, a déclaré le Dr Tardif.
“Pas cher”
Le coût annuel d’utilisation du logiciel DIAG est d’environ 350 000 $, un montant qui a été bien investi compte tenu des avantages, estime le Dr Tardif.
“C’est bon marché. Il y a des coûts plus élevés en cas de non-exécution”, dit-il.
Le médecin a déjà présenté le DIAG à certaines administrations hospitalières de la région de Montréal et souligne que le logiciel est dans le collimateur du ministère de la Santé comme un projet innovateur prometteur.
“Ce sont des choses auxquelles le ministère réfléchit beaucoup et dans lesquelles il place beaucoup d’espoir”, a-t-il déclaré. La liquidité est le sujet brûlant en ce moment. Les gens recherchent des pratiques innovantes. »
Photo de Joël Lemay, Agence QMI
Les médecins ont accès à des données en temps réel pour faciliter l’envoi des patients au bon endroit, plus rapidement. Par exemple, lorsqu’un cardiologue constate qu’un patient attend depuis longtemps pour un examen aux urgences, il peut prendre des mesures pour accélérer le traitement dans son service.
Exemple de statistiques d’urgence en temps réel
Φο Taux d’occupation des brancards
Θεν Patients sur civière depuis plus de 24 et 48 heures
■ Patients en attente d’un avis médical (ex. cardiologie)
■ Nombre de transferts en ambulance au cours des dernières 24 heures
Pourcentage de patients sur civière à partir de minuit