Posté à 12h00
                Léa Carrier La Presse             

En novembre dernier, l’Université d’Ottawa a publié un professeur de droit public pour les candidats raciaux ou autochtones uniquement. Cet appel à candidatures n’est pas sans rappeler celui lancé par l’Université Laval qui, en excluant quasiment tout homme blanc sans handicap, a fait sensation cette semaine. Dans un message, l’Université d’Ottawa affirme se conformer au “plan d’égalité, de diversité et d’inclusion” de la faculté de droit et de l’institution, qui “vise à remédier à la sous-représentation des personnes raciales ou autochtones dans sa faculté”. “Les personnes qui veulent être considérées comme faisant partie de ces groupes sont invitées à s’identifier”, dit-il. Par courriel, l’Université d’Ottawa dit avoir créé cinq postes vacants pour des candidats raciaux ou autochtones en 2021-2022. ” [L’objectif est que] l’école est à l’image de la population étudiante qui est appelée à servir et au sein de laquelle elle opère en tant que modèles », explique la représentante de l’établissement, Isabelle Mailloux. Certaines personnes souffrent de biais systémiques dans le recrutement depuis des années, bien qu’elles soient qualifiées. Isabelle Mailloux, porte-parole de l’Université d’Ottawa Cette semaine, l’Université Laval s’est retrouvée au premier plan d’une polémique suite à la publication d’une prise de position au Centre canadien de recherche en biologie stipulant que seules les femmes, les Aborigènes, les personnes handicapées ou les membres d’une minorité visible seraient considérés. Contrairement à l’Université d’Ottawa, qui cherche à atteindre ses propres objectifs, l’Université Laval avait établi ses critères de sélection pour atteindre les objectifs de représentation requis pour les Chaires de recherche du Canada, un programme financé par le gouvernement fédéral. L’apparition, annoncée par l’humoriste Guy Nandel sur Twitter, a déclenché un vif débat sur la discrimination positive. Les politiciens de toutes les bannières, dont la vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, se sont indignés, qualifiant l’appel de propositions d’excessif, voire de discriminatoire.

“Fort soutien” des enseignants

La présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants de l’Université d’Ottawa, Susan Sprunk, a déclaré avoir constaté un “fort soutien” de la part de ses membres pour de telles mesures visant à diversifier l’école. La convention collective permet également un recrutement préférentiel, lorsque l’université le juge approprié. “La question centrale est de savoir si nous avons une école qui reflète la société canadienne”, a déclaré Spronk. L’association n’a pas accès aux données sur les groupes auxquels ses membres s’identifient, “des informations qui sont confidentielles”, a-t-il expliqué. Quant à savoir si ce type d’affichage est une préoccupation pour certains enseignants, Mme Spronk répond que « c’est une discussion qui le crée parfois, mais il y a une ouverture sur les façons de réfléchir de la communauté canadienne ». «Des affichages aussi limités, à ma connaissance, je n’en ai pas vu», a déclaré Luc Angers, vice-président de l’Association des enseignantes et des enseignants à temps partiel de l’Université d’Ottawa. M. Angers dit comprendre que l’université souhaite diversifier son corps professoral, mais s’interroge sur le processus choisi pour y parvenir. “Nous voulons le meilleur candidat, avec le plus d’expérience”, dit-il.

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			1/3 Proportion de membres du corps professoral et de chercheurs identifiés à au moins deux groupes de diversité au Canada (femmes, minorité visible, minorité sexuelle, autochtone, handicapé, français comme première langue parlée) 			    			SOURCE : STATISTIQUES CANADIENNES, 2019 		  


		SOURCE : STATISTIQUES CANADIENNES, 2019