• Lire aussi : Les hommes blancs sont exclus des invitations à postuler à l’UL L’homme, que l’on appellera Simon, a refusé d’être identifié pour ne pas s’immiscer dans sa recherche d’emploi. Il a terminé son stage postdoctoral il y a quatre ans. Depuis, il a vu de nombreuses opportunités d’emploi lui manquer en raison des politiques d’égalité, de diversité et d’intégration académique.
“Ma fenêtre d’opportunité se ferme. “Il n’y a plus grand-chose de disponible et cela devient beaucoup plus compliqué”, dit-il. Les débouchés se referment également dans la fonction publique fédérale. L’an dernier, des postes ont été affichés pour les chercheurs d’Environnement et Changement climatique Canada. La candidature de Simon n’a pas été retenue pour un entretien. On lui a dit plus tard que seules des candidatures féminines avaient été sélectionnées pour des raisons de représentativité et d’égalité. Simon est bien conscient qu’il s’agit d’une question “extrêmement délicate” et partage pleinement l’objectif d’une société plus juste et inclusive. Cependant, il s’interroge sur l’échéance des objectifs fédéraux et sur les moyens qui ont été mis en place pour les atteindre. “Il y a un gain social important à réaliser, mais aussi un coût individuel très important que je vis en ce moment”, dit-il. Les objectifs du programme fédéral dans le milieu universitaire sont d’atteindre l’égalité des sexes et une représentation équitable des autres groupes sous-représentés sur une période de dix ans. « Je comprends le problème, mais à quelle vitesse devez-vous tourner le bateau ? Il y a eu des discriminations pendant des siècles et là, dans dix ans, il faut les résoudre. “Pour y parvenir, nous discriminons ceux qui ont eu des privilèges dans le passé.” Micheline Labelle, professeure agrégée de sociologie à l’UQAM, est également en désaccord avec l’instauration de « quotas » en milieu universitaire en raison de l’impact négatif qu’une telle mesure pourrait avoir sur les jeunes hommes blancs.
“Cela développe en eux un sentiment de colère et d’injustice qui ne fait que diviser”, déplore-t-il. À l’Université Laval, où les hommes blancs ont été exclus de certaines convocations, il est probable que la restauration des inégalités passées se justifie en favorisant des individus appartenant à des groupes historiquement discriminés.