De nouvelles commandes, des centaines de millions de réinvestissement et un nouvel outil pour accélérer l’Airbus A220 n’y changeront rien à court terme : il faudra attendre encore quelques années pour voir l’investissement du Québec dans l’ancien Bombardier C series retrouver un peu d’éclat.
Posté à 12h27
Julien Arsenault La Presse
Aux contribuables qui tapent du pied et se demandent quand les résultats seront là, le gouvernement Legault et Airbus disent qu’ils ont encore besoin « d’un peu de patience ». C’est le message envoyé par les deux partenaires en marge de la présentation aux médias de la ligne de prémontage A220 à Mirabel, dans les Laurentides.
“Tout ce que je peux dire aux Québécois, c’est que le programme fonctionne”, a déclaré mardi le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, à l’issue d’une présentation avec le président-directeur général d’Airbus Canada, Benoît Schultz, et Philippe Mhun, président du conseil d’administration d’Airbus Canada.
Toujours en pénurie, l’A220 devrait être épuisé vers 2025, date à laquelle la production passera de six à 14 appareils par mois à Mirabel et Mobile en Alabama. D’ici là, dans les livres du gouvernement du Québec, la valeur d’investir dans les livres du gouvernement ne changera peut-être pas.
Selon le plus récent rapport du Fonds de développement économique, la « juste valeur » de l’investissement dans le programme était « nulle » au 31 mars 2021.
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Le président et chef de la direction d’Airbus Canada, Benoît Schultz (à gauche) et le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon (à droite).
“Le vérificateur général impose des règles qui font qu’aujourd’hui, le consortium perd de l’argent, donc ça vaut zéro”, a reconnu M. Fitzgibbon dans un différend. Le carnet de commandes est très bien rempli. Vous devez les livrer (les avions) et les exécuter. »
Le projet n’est pas fini
Le Québec détient 25 % de l’A220. Le gouvernement libéral de Philippe Couillard s’est envolé pour Bombardier en 2015, en expansion de 1,3 milliard de dollars. Autrefois très critique à l’égard de l’investissement, le gouvernement Legault vient toutefois de remettre 380 millions dans le cadre d’un réinvestissement conjoint de 1,5 milliard de dollars avec Airbus pour éviter de réduire sa participation. En relâchant le porte-monnaie, le gouvernement du Québec reporte jusqu’en 2030 quand Airbus pourra racheter sa participation. Si le programme est rentable pendant plusieurs années, sa valeur devrait augmenter, ce qui permettra aux contribuables de récupérer une partie de leurs billes. Plus de 70 commandes ont été reçues depuis le début de l’année. Il y a environ 540 contrats d’entreprise dans le carnet de commandes, qui couvre plusieurs années de production. Dans une conférence de presse séparée, M. Schultz a tenu le même discours que le ministre de l’Economie, encourageant la patience, rappelant que l’A220 était encore un nouveau programme et que sa courbe d’apprentissage n’était pas terminée. “Notre industrie est l’un des cercles assez grands”, a-t-il déclaré. Vous construisez un avion, cela prend du temps. »
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Les unités de fuselage sont installées dans les stations et entraînées sur la chaîne. Des étapes ont été définies pour permettre l’installation, par exemple, du câblage électrique, des planchers et d’autres unités. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La nouvelle ligne de pré-assemblage couvre une superficie de 125 000 pieds carrés. Cela équivaut à environ sept patinoires de la Ligue nationale de hockey. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Tant que les unités se déplacent sur la chaîne de montage, les ouvriers restent au même endroit et effectuent toujours les mêmes tâches. Cela réduit le temps nécessaire pour assembler un avion, selon Airbus.
1/3 Les unités de fuselage sont installées dans les stations et entraînées sur la chaîne. Des étapes ont été définies pour permettre l’installation, par exemple, du câblage électrique, des planchers et d’autres unités. La nouvelle ligne de pré-assemblage couvre une superficie de 125 000 pieds carrés. Cela équivaut à environ sept patinoires de la Ligue nationale de hockey. Tant que les unités se déplacent sur la chaîne de montage, les ouvriers restent au même endroit et effectuent toujours les mêmes tâches. Cela réduit le temps nécessaire pour assembler un avion, selon Airbus. L’avionneur européen dit la même chose depuis 2018, date à laquelle il a pris le contrôle de l’avion : la viabilité dépend de la réduction des coûts et de l’augmentation du nombre d’avions assemblés. Cette « conséquence » doit être considérée comme une « bonne chose », selon Schultz. Cela signifie que les choses évoluent dans la bonne direction. En service depuis janvier dernier, la chaîne de préassemblage a été installée dans l’espace d’environ 125 000 pieds carrés où Bombardier assemblait auparavant ses avions régionaux CRJ. Essentiellement, le câblage électrique, les planchers et autres unités seront installés sur les fuselages, qui se retrouveront ensuite sur les chaînes d’assemblage de Mirabel et de Mobile. L’objectif de la multinationale est de regrouper les activités de préparation du fuselage. L’investissement n’a pas été quantifié par Airbus. Il s’agit de la première chaîne du genre créée par le géant européen en dehors du Vieux Continent.
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Les sanctions canadiennes imposées à la Russie par sa tentative d’envahir l’Ukraine n’ont eu aucun effet sur le carnet de commandes d’A220. Aucun contrat n’a été annulé. Airbus
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