Posté à 5h00
                Hugo Pilon-Larose La Presse             
                Tommy Chouinard La Presse             

(Québec) Bien que les sondages le placent dernier, Paul St-Pierre Plamondon insiste sur le fait que le Parti québécois (PQ) surprendra le 3 octobre. “Je ne ferai pas de prédiction sur ce qui va se passer, mais ce que je sais des campagnes électorales, c’est que tout peut arriver”, espère-t-il. Dans une entrevue au bureau politique de La Presse à Québec, le chef péquiste s’en est pris. Il enlève sa veste et s’assoit derrière le bureau du chef de la troisième opposition, Joël Arsenault, puisqu’il n’a pas encore été élu député. Dans les semaines à venir, il promet de “s’amuser”, contrairement aux derniers jours de la session parlementaire précédente, où il a reçu des coups même de son propre camp, comme ceux de Lucien Bouchard. «Je serai droit comme un bar et je me battrai pour des choses qui sont vraies. Ne laissez jamais la peur conditionner le peu de temps que nous avons sur terre. Jamais ! s’exclame-t-il sans détourner les yeux. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois Dès le début de l’été, « les gens ont commencé à me prendre par le bras, à me dire : ne lâche pas, ce que tu fais est important », s’enthousiasme M. St-Pierre Plamondon. Désormais, il veut être celui qui apporte “l’espoir”. C’est une campagne fondamentale. Plus pour le Québec que pour le PQ, à mon avis. Le Québec doit se poser des questions très profondes sur son avenir. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois « Ils nous appellent Parti Québécois. Vous ne pouvez pas séparer le sort du Québec francophone en Amérique [du] le sort du Parti Québécois. Ce sont des choix qui s’enchaînent. […] Un petit geste d’espoir est de voter Parti Québécois. Ce n’est pas un grand geste, mais ce geste est quand même une option d’espoir », insiste le chef péquiste.

Un été pour la réflexion

Malgré son optimisme, les sondages montrent que le PQ pourrait perdre des ailes lors de la prochaine élection, alors que des députés bien connus comme Véronique Hivon ou l’ancien candidat à la direction du parti Sylvain Gaudreault ne se présentent pas pour une réélection. Le seul siège qui semble assuré au PQ est celui de Matane-Matapédia, détenu par Pascal Bérubé. Après un été passé au Témiscamingue, pour se donner du temps et de l’espace pour réfléchir, Paul St-Pierre Plamondon croit avoir trouvé l’enjeu des urnes. « La CAQ appelle à la démission de l’électorat face à l’indépendance du Québec. Nous sommes à l’opposé. La CAQ présente un plan qui n’inversera pas le déclin du français à Montréal. Nous proposons un plan pour inverser le déclin. La CAQ, en environnement, propose un plan nettement insuffisant. Nous arriverons avec un plan strict et complet », dit-il, sans dévoiler aucun engagement électoral pour étayer ses propos. « À mon avis, cela crée la question suivante entre la CAQ et le Parti québécois : choisir la démission ou, au contraire, avoir un parti renouvelé, qui s’amuse et se targue d’incarner l’espoir. Je suis celui qui porte cet espoir », affirme M. St-Pierre Plamondon.

L’indépendance au coeur de tout

Fidèle à la convention de rétablissement du PQ de 2019, qui a remis la souveraineté sur le devant de la scène, le chef du PQ parlera d’indépendance partout au Québec en campagne électorale, y compris dans les circonscriptions qui n’aiment pas sa cause. Adepte des écrits de Gandhi dans sa lutte contre la peur (il s’en inspire, mais ne se compare pas à lui), il fredonne spontanément en entrevue Les Deux Sources de Daniel Bélanger — « Des êtres redoutés qui veulent t’infecter — face à un manque d’appétit pour la domination et le risque d’être le dernier chef du PQ comme parti reconnu à l’Assemblée nationale. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois Si je suis le parti qui est là pour dire aux gens de ne pas avoir peur, ma première mission et mon premier devoir moral est de me libérer de la peur. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois En matière de recrutement, Paul St-Pierre Plamondon nie que son parti ait dû lutter à contre-courant pour trouver des candidats. “Quand tous nos candidats sont [annoncés], regardez-les dans leur intégralité. Vous verrez combien sont manifestement des ministres », dit-il. « Les gens ne se présentent pas pour le Parti québécois par opportunisme en ce moment. La [électeurs] apprécieront l’authenticité, le caractère assumé et honnête de nos candidats. [À la CAQ]vous avez des gens qui semblent n’avoir aucun goût pour le pouvoir, qui s’épanouissent à maintenir le pouvoir, qui sont incapables de nommer leurs croyances. […] Moi, je ne me cache pas. je ne suis pas [en politique] par calcul de probabilité », dit-il. Mais le parti ne parlera pas seulement de souveraineté. Le PQ actualisera ses propositions dans le secteur de la santé, avec une augmentation des services de première ligne, en éducation, en faveur d’une école publique plus forte et présentera des mesures pour aider les Québécois face à la hausse du coût de la vie. Paul St-Pierre Plamondon, qui se plaint depuis des mois que la gestion de la pandémie ait permis au gouvernement de s’emparer de la grande majorité de l’espace médiatique, a hâte de présenter ses propositions. “Ce que nous allons faire pendant la campagne électorale, c’est prendre nos responsabilités et faire rêver les gens”, promet-il.

Les promesses du Parti québécois

Santé

Faire des CLSC la porte d’entrée du réseau de la santé et des services sociaux Abandonner le modèle de la maison de repos Investir massivement dans les soins à domicile

Éducation

Investir un milliard sur cinq ans pour avoir un réseau de crèches « 100 % CPE ». Accroître l’investissement dans la rénovation des écoles Embaucher plus de professionnels pour les étudiants ayant des troubles d’apprentissage

environnement

Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010 ; Créer un “PasseClimat” annuel de 365$ qui permet l’utilisation du transport en commun, tous modes de combinaison, partout au Québec Financer le développement d’une économie plus verte en misant sur le Fonds des générations

Coût de la vie

Payer une « allocation de pouvoir d’achat » pouvant aller jusqu’à 1 000 $ par famille Législation plafonnant les prix de l’essence à 1,60 $ le litre

Reconnaître

Extension de la loi 101 aux cégeps Accueillir une immigration économique 100% francophone Créer un bureau de promotion des contenus au Québec pour promouvoir la culture sur les plateformes internationales de diffusion en ligne

apprendre encore plus

			636 169 $ de dons amassés jusqu’à présent en 2022. Le PQ se classe deuxième parmi les cinq principaux partis. 			 			Source : SURINTENDANT DES ÉLECTIONS DU QUÉBEC 		 				6098 Nombre de donateurs jusqu’à présent en 2022. Le PQ se classe troisième parmi les cinq principaux partis. 			    			Source : SURINTENDANT DES ÉLECTIONS DU QUÉBEC 		   				35 000 Membres Nom 			 			Source : Parti Québécois 		  


		Source : SURINTENDANT DES ÉLECTIONS DU QUÉBEC 		
			6098 Nombre de donateurs jusqu’à présent en 2022. Le PQ se classe troisième parmi les cinq principaux partis. 			
		Source : SURINTENDANT DES ÉLECTIONS DU QUÉBEC 		
		Source : Parti Québécois