Une semaine après avoir auditionné certains des candidats à la présidentielle lors de l’assemblée générale de son organisation, le président du FNC, Willy Schraen, a annoncé mardi qu’il “voterait pour Emmanuel Macron au premier tour”. , dans une interview au journal Le Parisien. Il estime que le chef de l’Etat sortant “fera de son mieux pour répondre [aux] demandes » de millions de chasseurs en France, comme elle le fait depuis cinq ans. “Dans ma position, la seule chose qui compte, c’est de s’occuper de la chasse. Au-delà de ça, je suis totalement froid et réaliste sur les choix à faire. J’ignore mes vues”, se défend le chef des chasseurs. Ce dernier fait également savoir dans cet entretien qu’Emanuel Macron “annoncera dans les prochaines heures sa vision pour la chasse à travers une lettre aux présidents des départements de chasse”. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Chasseurs, objectif prioritaire des candidats à la présidentielle

“Chaque fois que nous avons eu un problème pour arranger un ministre de l’Ecologie, [Emmanuel Macron] est intervenu”

Pourquoi soutenir le président de la République sortant plutôt qu’un autre ? « Fabien Roussel a vu la chasse. Mais le PCF a annoncé que s’il n’avait pas été au second tour, il aurait voté pour le “meilleur candidat de gauche”. Cela veut dire Jean-Luc Mélenchon, voire Yannick Jadot… réclamant l’interdiction de la chasse. Quant à Eric Zemmour, il dit que la chasse c’est bien. Mais voilà : que fera-t-il au second tour ? Il appellera sans doute Marin Lepen à voter. Pourtant, c’est la première animation incarnée”, affirme M. Schraen. Il ajoute : « Cette fête [le RN] est contre la chasse. Parlons maintenant de Valérie Pécresse. Elle est entourée de gens qui nous connaissent bien. Pourtant, en 2021, il signe la carte régionale pour les animaux de l’association L214, avec des mesures anti-chasse. Cette ONG est l’adversaire numéro un des éleveurs et des chasseurs. Enfin, Anne Hidalgo a une position dogmatique qui mérite [celle de] Jadot et Mélenchon. » MM. Jadot et Mélenchon veulent notamment interdire la chasse les week-ends et vacances scolaires, sur fond d’accidents de chasse meurtriers. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Lobbying : les chasseurs se font caresser dans le sens des cheveux par le gouvernement
Mais cette décision de M. Schraen n’est pas qu’un choix. C’est aussi parce qu’Emanuel Macron a su écouter les chasseurs tout au long de son quinquennat, s’il vous plaît : Aucune loi ou amendement pouvant nuire à la chasse n’a été adopté au cours des cinq dernières années. Chaque fois que nous avions un problème pour trouver un ministre de l’Ecologie, il intervenait. Le président de la République sortant a réduit de moitié le prix du permis de chasse et a réautorisé la chasse traditionnelle de certaines espèces d’oiseaux – une décision suspendue par le Conseil d’État. La démission de Nicolas Hulot fin août 2018, alors ministre de l’Environnement, a aussi été motivée en partie par l’influence des chasseurs dans ses dossiers, après l’organisation d’un meeting auquel a participé le lobbyiste Thierry Coste.

Lettre aux chasseurs du président sortant

Concernant la lettre qu’Emmanuel Macron devrait adresser dans les prochaines heures aux présidents de chasse des départements, M. Schraen plaide dans la position du candidat à la présidentielle qu’”il devrait s’engager à l’indemnisation des dégâts de proies, la police des zones rurales, la chasse traditionnelle”. (…) Il mettra toute son énergie pour répondre à nos sollicitations. J’ai sa parole. “Cela ne m’a pas déçu”, poursuit-il. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Après un accident mortel, la chasse s’invite en campagne électorale
Le président du FNC précise cependant que sa prise de position n’est pas une consigne aux membres de son mouvement mais plutôt un avertissement. “Les chasseurs font ce qu’ils veulent. Mais je leur dis : « faites attention », en deuxième et troisième place se trouvent nos pires ennemis », en référence à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. “Nous devons peser le vote. (…) La situation est grave », poursuit Willy Schraen. Alors que la question du bien-être animal préoccupe de plus en plus les Français et les Françaises, M. Schraen écarte cet argument et s’en prend durement au candidat écologiste : « Jadot est donné à 5 %. Je n’ai pas l’impression que les gens veulent une révolution verte. “Les jeunes espèrent un avenir et ils ne sont pas fâchés dans cinq ans à cause de la liste interdite des Verts.” Lire aussi Article destiné à nos abonnés Présidentielle 2022 : la situation des animaux, un enjeu plus visible dans la campagne
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